Quand on lit un premier roman, on est forcément curieux et on ressent toujours une certaine appréhension. Avec Pêche aubergine (éditions Fayard), le premier roman d'Anaïs Ziakovic, le ton est très vite donné. On comprend, dès les premières pages, qu'on n'arrivera pas à lâcher le livre tant qu'on ne l'aura pas terminé. L'héroïne, une jeune trentenaire entourée d'amis, se prénomme Sophia mais elle aurait dû s'appeler Elizabeth, parce qu'elle est née avec des yeux violets, comme Elizabeth Taylor. Tout est de la faute de son père : au moment de déclarer la naissance à la mairie, il confond la célèbre actrice américaine avec Sophie Loren. Comme plein d'autres jeunes femmes de trente ans, Sophia ment à ses parents quand ils lui posent des questions sur sa vie de couple. Ben, avec qui elle vivait depuis plusieurs années, vient de la quitter, parce que, contrairement à elle, il ne conçoit pas sa vie sans enfants. Face à sa mère atteinte d'un cancer et à son père, soucieux du bonheur des deux femmes de sa vie, elle fait quelques entorses à la vérité et préfère dire qu'elle a quitté Ben pour un autre homme. Excellente nouvelle ! Ses parents seraient ravis d'inviter son nouveau compagnon à Noël. Voilà un défi auquel Sophia ne s'attendait pas : elle a donc deux mois pour trouver un homme à présenter à ses parents. Elle s'inscrit très vite sur des applications de rencontres. Tant qu'elle est à Paris, elle a l'embarras du choix. En revanche, confinement oblige, dès qu'elle rejoint son Jura natal pour faire du télé-travail chez ses parents, la situation se complique.
Avec délectation, on suit Sophia dans son parcours semé d'embûches pour trouver un petit ami pour Noël. Ses rencontres tournent au fiasco mais sont irrésistibles de drôlerie. Pêche aubergine tient toutes ses promesses et réserve de belles surprises du début à la fin. Il fait le portrait d'une jeune femme bien de son temps, fidèle à ses amis, qui suit son chemin et tente de rester elle-même, malgré les injonctions sociétales et parentales.

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